Lieu remarquable

- Les cercles mégalithiques de Sénégambie : mystères de pierre et mémoire des anciens -

  Classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, les cercles mégalithiques (ou cromlech) de Sénégambie sont l’un des témoignages les plus fascinants de l’histoire ancienne de l’Afrique de l’Ouest. Situés entre le Sénégal et la Gambie, ces mystérieux alignements de pierres dressées nous parlent d’un passé lointain, riche en traditions, en croyances et en savoir-faire. Un site à ne pas manquer pour tous les passionnés d’histoire, d’archéologie et de culture africaine.

À quoi servaient ces cercles de pierre ?

    Les cercles mégalithiques demeurent en partie mystérieux. Toutefois, les fouilles archéologiques ont révélé que ces sites étaient des lieux de sépulture collective. Sous ou à proximité des pierres, on a découvert des tombes contenant des restes humains, parfois accompagnés d’objets funéraires : pointes de flèches, poteries, bijoux…

    Les chercheurs estiment que ces monuments ont été construits entre le IIIe siècle avant J.-C. et le XVIe siècle. Leur présence sur une aussi longue période témoigne d'une tradition culturelle profondément enracinée dans la région.

Les sites incontournables à visiter

🔸 Sine Ngayène (Sénégal)

Situé près de Nioro du Rip (région de Kaolack), Sine Ngayène est le plus vaste et le plus impressionnant des sites sénégalais. Il compte 52 cercles de pierres et plus de 1 100 monolithes. Une partie du site a été fouillée et un petit musée local permet d’en apprendre davantage sur son histoire.

🔸 Wanar (Sénégal)

À proximité de Sine Ngayène, Wanar est plus petit mais présente des éléments uniques, dont un rare double cercle, et se distingue par sa forte concentration de pierres frontales, notamment des pierres bifides ou en lyre (plus du tiers des spécimens connus en Sénégambie se trouvent ici). Il est aussi réputé pour la richesse de ses fouilles archéologiques.

🔸 Wassu (Gambie)

Wassu est le site mégalithique le plus connu de la Gambie. Il se distingue par la hauteur exceptionnelle de ses pierres, certaines atteignant plus de 2 mètres. Un centre d’interprétation est ouvert aux visiteurs.

🔸 Kerbatch (Gambie)

Moins fréquenté, Kerbatch offre un cadre paisible et un bel exemple de cercle de pierre dans un environnement rural.

Une mémoire vivante au cœur des traditions

    Les populations locales ont souvent conservé un lien symbolique et spirituel avec ces pierres, même si leur signification exacte s’est estompée avec le temps. Certains habitants attribuent encore aux cercles des pouvoirs mystiques ou les considèrent comme des lieux sacrés des ancêtres. Cette mémoire vivante donne encore plus de profondeur à la visite.

Un site à valoriser, une histoire à transmettre

    Les cercles mégalithiques de Sénégambie sont un trésor méconnu, à la croisée de l’archéologie, de l’histoire et de l’anthropologie. Ils rappellent que l’Afrique de l’Ouest possède un riche passé précolonial, parfois oublié, et qu’il reste encore beaucoup à découvrir sur les civilisations qui ont précédé l’époque moderne.

    Pour les voyageurs curieux, les passionnés d’histoire ou les amateurs de sites mystiques, une excursion dans cette région est une expérience hors du temps. Passion Sénégal vous invite à aller à la rencontre de ce patrimoine exceptionnel, témoignage de la grandeur passée des peuples sénégambiens.

En pratique : comment visiter les cercles mégalithiques ?

• Meilleure période : de novembre à juin (saison sèche).

• Accès : Sine Ngayène est accessible depuis Kaolack ou Nioro du Rip. Wassu est accessible depuis Banjul ou Janjanbureh (Gambie).

• Conseils : privilégier un guide local pour mieux comprendre les sites. Prévoir de l’eau, un chapeau et des chaussures fermées.

• Tarifs : pour les sites sénégalais, l'entrée est gratuite à l'heure actuelle, mais il est envisagé de mettre en place un prix d'entrée pour aider à la préservation et l'entretien du site. Côté Gambie l'entrée est de 50 dalasi.

• Respect du site : ne pas escalader les pierres. À Wassu, les visiteurs ajoutent parfois des petits cailloux sur les monolithes comme geste symbolique, mais respectez les règles du guide

    Tu souhaites découvrir d'autres sites mystérieux ou historiques au Sénégal ? Passion Sénégal te propose aussi des articles sur l’île de Gorée, les tumulus de Ndiassane, ou encore les royaumes sérères et mandingues.

➡️ Découvrir plus d'articles sur le patrimoine du Sénégal

Pour aller plus loin

Je vous conseille la lecture du très beau livre Sénégal & Gambie (Editions Gallimard Loisirs) pour vous aider à préparer votre séjour

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On a toujours une raison subjective de dire du mal des autres (proverbe sénégalais)

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Les ethnies du Sénégal : une richesse culturelle à découvrir, entre histoire, mixité et traditions

    Le Sénégal est un véritable carrefour culturel où cohabitent de nombreuses ethnies aux langues, traditions et croyances diverses. Chaque groupe ethnique possède une identité propre, transmise de génération en génération à travers les langues, les rites, les coutumes et les modes de vie. Cette mosaïque culturelle est l’une des grandes richesses du pays, contribuant à son patrimoine immatériel exceptionnel.

    Mais qu’est-ce qu’une ethnie ?

1. Les Wolofs : l’ethnie majoritaire

    Les Wolofs représentent environ 40 % de la population sénégalaise. Ils vivent principalement dans l’ouest du pays, notamment à Dakar, Thiès, Saint-Louis, Kaolack et Louga. Le wolof est aujourd’hui la langue la plus parlée au Sénégal, utilisée par plus de 80 % de la population, bien au-delà de l’ethnie d’origine, en raison de sa prédominance dans les villes, les médias, et le commerce.

    Traditionnellement organisés en castes et en familles élargies, les Wolofs sont connus pour leur sens de l’honneur, leur hospitalité (le fameux teranga) et leur attachement à la religion musulmane. Leur culture influence fortement l’ensemble du pays, notamment à travers la musique mbalax, la mode ou encore la cuisine sénégalaise.

2. Les Sérères : entre tradition et spiritualité

    Les Sérères vivent principalement dans le centre-ouest du pays, notamment dans le Sine Saloum et sur la Petite Côte (Fatick, Mbour, Foundiougne…). Ils parlent le sérère, une langue riche de variantes locales. L’ethnie sérère se distingue par une organisation sociale complexe, un attachement fort aux rites ancestraux, et une spiritualité profonde. Si la majorité des Sérères sont musulmans, on trouve aussi de nombreuses communautés chrétiennes, en particulier catholiques. Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal et grand poète, était d’origine sérère.

    Les Sérères sont également connus pour leurs danses rituelles, leurs cérémonies initiatiques, leur art funéraire et leur système de parenté très structuré.

3. Les Halpulaars : Peuls et Toucouleurs du fleuve

    Le terme Halpulaar signifie littéralement "ceux qui parlent le pulaar", et regroupe les Peuls et les Toucouleurs. Historiquement nomades, les Peuls étaient éleveurs de bétail, mais beaucoup sont devenus sédentaires. Les Halpulaars vivent surtout dans le nord (région de Saint-Louis, Podor, Matam, Bakel) et dans l’est du pays (Kanel, Tambacounda).

    Les Toucouleurs, quant à eux, sont principalement installés le long du fleuve Sénégal. Ils ont joué un rôle important dans l’histoire du pays à travers les royaumes théocratiques comme celui du Fouta Toro. Très attachés à l'islam, ils ont une culture marquée par l’enseignement coranique, les érudits (marabouts) et une grande tradition orale.

4. Les Diolas : gardiens de la Casamance

    Les Diolas (ou Joola) vivent dans le sud du Sénégal, en Casamance, principalement dans les régions de Ziguinchor, Oussouye, Bignona et dans les îles du fleuve Casamance. Ils parlent diverses variantes de la langue diola.

    Leur culture est profondément ancrée dans la nature et les traditions animistes. Les rites initiatiques, les masques sacrés, le culte des ancêtres et le respect des forêts sacrées sont encore vivants. Agriculteurs, riziculteurs et pêcheurs, les Diolas sont aussi réputés pour leur artisanat, leur architecture en banco et leur hospitalité chaleureuse.

5. Les Lébous : les pêcheurs de la presqu'île

    Les Lébous sont installés principalement à Dakar et dans sa banlieue, notamment à Yoff, Ngor, Ouakam et Rufisque. Ils sont considérés comme les premiers habitants de la presqu’île du Cap-Vert. Leur mode de vie est traditionnellement tourné vers la mer : ce sont de grands pêcheurs, mais aussi des gardiens de traditions spirituelles.

    Les Lébous possèdent une organisation sociale bien structurée autour de leurs ndëpp (rituels de guérison) et de leurs autorités coutumières. Bien que musulmans, ils pratiquent aussi des rites ancestraux liés à la mer et aux esprits.

6. Les Mandingues : diversité à l’est du Sénégal

    Les Mandingues vivent principalement dans l’est du pays, notamment dans les régions de Tambacounda et Kédougou. Ce groupe regroupe plusieurs sous-groupes : les Malinkés, Socés, Bambaras et Sokonkés, qui parlent des langues mandingues comme le malinké ou le soninké.

    Leur culture repose sur des traditions orales riches, transmises par les griots, et un patrimoine musical très vivant (balafon, kora, djembé). Agriculteurs expérimentés, les Mandingues sont aussi connus pour leur artisanat, leur cuisine épicée et leurs récits épiques.

7. Les Soninkés : héritiers de l’Empire du Ghana

    Les Soninkés vivent principalement dans le nord-est du Sénégal, notamment à Podor, Matam et Bakel, le long du fleuve Sénégal. Ils parlent le soninké, une langue mandée.

    Les Soninkés sont considérés comme les descendants de l’ancien Empire du Ghana, l’un des premiers royaumes d’Afrique de l’Ouest. Leur société est organisée autour de castes et de familles, avec une forte importance donnée au respect des anciens, aux traditions familiales et à la solidarité communautaire.

8. Les Bassaris et les Bédiks : peuples de la montagne

    Les Bassaris et les Bédiks vivent dans la région de Kédougou, au sud-est du Sénégal, dans les zones montagneuses proches de la Guinée. Ce sont des groupes minoritaires, mais qui ont su préserver des traditions anciennes, notamment animistes.

    Leur culture est fortement liée aux cycles agricoles, aux rites de passage, à la musique et à la danse. Leurs villages perchés dans les collines sont d’un grand intérêt ethnographique et touristique.

Une diversité qui fait la force du Sénégal

    La richesse ethnique du Sénégal ne se résume pas à ces groupes seulement : d’autres minorités comme les Mancagnes, les Manjaks ou les Balantes participent également à la pluralité culturelle du pays. Ce tissu multiculturel s’exprime à travers la langue, la religion, l’art, les croyances et les modes de vie.

    Malgré cette diversité, le Sénégal est reconnu pour son unité nationale et son vivre-ensemble pacifique, souvent cité comme modèle en Afrique de l’Ouest. Comprendre les différentes ethnies du pays, c’est mieux appréhender son histoire, son identité et la complexité de sa société.

    Passion Sénégal célèbre cette diversité avec fierté, et vous invite à la découvrir sur le terrain, dans les villes comme dans les villages, à travers les traditions, les visages, les histoires et les langues de ce beau pays.

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Citation

Les racistes sont des gens qui se trompent de colère (Léopold Sédar Senghor)

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  Administration du Sénégal, Voyage

- Ziguinchor : histoire, culture et découvertes en Casamance -

Un peu d’histoire

    Fondée en 1645 par les Portugais, Ziguinchor est l’une des plus anciennes cités coloniales du Sénégal. Située sur la rive gauche du fleuve Casamance, à l’extrême sud du pays, elle s’est imposée comme un carrefour stratégique du commerce fluvial et maritime. Son nom viendrait de l’expression portugaise « Cheguei e choraram » (« Je suis arrivé et ils pleurent »), évoquant tristement la traite négrière qui marqua la ville pendant plusieurs siècles.

    Au 18ᵉ et au début du 19ᵉ siècle, Ziguinchor joue un rôle majeur dans le commerce des esclaves, avant de connaître un relatif déclin à partir de 1850, avec le transfert progressif des activités commerciales vers l’île de Karabane, sur la côte. En 1886, à la suite de la Conférence de Berlin et du partage de l’Afrique entre puissances européennes, la ville passe sous domination française. Elle devient alors un comptoir prospère, notamment grâce à l’exportation d’arachide, et se dote de bâtiments administratifs, religieux et commerciaux encore visibles aujourd’hui.

    Après l’indépendance en 1960, Ziguinchor conserve un rôle régional important, mais reste isolée du reste du pays en raison de sa position au sud de la Gambie. Cette situation géographique alimente un sentiment d’abandon chez une partie de la population, menant à l’émergence en décembre 1982 du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance), qui réclame l’indépendance ou une autonomie élargie. La région connaît alors des décennies de tensions et de violences politiques, ralentissant le développement économique.

    En septembre 2002, la ville est frappée de plein fouet par une tragédie nationale : le naufrage du ferry Le Joola, reliant Ziguinchor à Dakar, cause près de 1 863 morts et disparus, faisant de cette catastrophe l’un des pires naufrages civils de l’histoire moderne. Ce drame demeure profondément ancré dans la mémoire collective sénégalaise.

Une ville stratégique et en pleine croissance

     Aujourd’hui, Ziguinchor renoue peu à peu avec la paix, la culture et le tourisme, retrouvant son rôle de capitale naturelle de la Casamance. Grâce à une croissance démographique très soutenue — environ 621 000 habitants en 2017, et une urbanisation rapide —, elle se transforme, tout en restant fidèle à son identité plurielle, entre traditions diolas, mandingues et influences coloniales. C’est l’une des grandes agglomérations du Sénégal, marquée par sa diversité ethnique (Diolas majoritaires, mais aussi Mandingues, Manjaks, Balantes, Wolofs, Sérères...).

    La ville bénéficie désormais d’infrastructures améliorées, dont un élément clé : le pont de 250 mètres de long, qui permet de relier la rive droite du fleuve Casamance, facilitant ainsi les déplacements vers Dakar via la Gambie. Cette connexion est essentielle pour le commerce, la mobilité et l'intégration régionale.

    Ziguinchor est aussi idéalement située à proximité du Cap Skirring, station balnéaire renommée de la côte casamançaise, très fréquentée par les touristes sénégalais et étrangers. Cette position géographique renforce son rôle de carrefour entre tourisme, culture et économie régionale.

Que faire à Ziguinchor ? Entre Histoire et nature, un tourisme éclectique

Lieux à visiter

Excursions et nature

Fêtes et événements

Personnalités liées à Ziguinchor

➤ Arts & culture : Ousmane Sembène, Grand écrivain et pionnier du cinéma africain. Pierre Goudiaby Atepa, Architecte de renommée internationale. Gabriel Kemzo Malou, Artiste plasticien, sculpteur et graveur. Seckou Keita, Virtuose de la kora et percussionniste reconnu à l’international. Touré Kunda, Groupe mythique pionnier du world music sénégalais.

➤  Politique et société : Ousmane Sonko, Ancien maire de Ziguinchor, Premier ministre du Sénégal. Thérèse King, Figure politique majeure, ministre de la Santé dans les années 1980, engagée pour la condition féminine et la santé publique. Assane Seck, Universitaire, homme politique, plusieurs fois ministre et ambassadeur du Sénégal en France.

➤  Histoire & mémoire : Aline Sitoé Diatta, Figure historique de la résistance à la colonisation française. Abdou Elinkine Diatta, Porte-parole du MFDC, mouvement indépendantiste casamançais. 

Ziguinchor : une escale paisible au cœur de la Casamance

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Pour aller plus loin

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