Voyage : Ziguinchor
Administration du Sénégal, Voyage
- Ziguinchor : histoire, culture et découvertes en Casamance -
Nichée entre le fleuve Casamance et les terres luxuriantes du sud du Sénégal, Ziguinchor est une ville pleine de charme, de contrastes et de richesses insoupçonnées. Capitale naturelle de la Casamance, elle séduit par son authenticité, sa douceur de vivre, et la chaleur de ses habitants. Loin de l’effervescence de Dakar, Ziguinchor offre une immersion paisible dans un Sénégal verdoyant, à la croisée des cultures mandingues, diolas, portugaises et françaises.
Fondée au XVIIe siècle, façonnée par l’histoire et par les luttes, Ziguinchor regorge aujourd’hui de trésors : marchés colorés, patrimoine colonial, scènes artistiques dynamiques, gastronomie typique et traditions bien vivantes. Point de départ idéal pour explorer la Basse-Casamance — Cap Skirring, Oussouye, l’île de Karabane — elle séduit aussi les voyageurs en quête d’expériences humaines et de nature. Que vous soyez amateur de culture, d’histoire, d’écotourisme ou de farniente au bord du fleuve, Ziguinchor a de quoi éveiller tous vos sens.
Un peu d’histoire
Fondée en 1645 par les Portugais, Ziguinchor est l’une des plus anciennes cités coloniales du Sénégal. Située sur la rive gauche du fleuve Casamance, à l’extrême sud du pays, elle s’est imposée comme un carrefour stratégique du commerce fluvial et maritime. Son nom viendrait de l’expression portugaise « Cheguei e choraram » (« Je suis arrivé et ils pleurent »), évoquant tristement la traite négrière qui marqua la ville pendant plusieurs siècles.
Au 18ᵉ et au début du 19ᵉ siècle, Ziguinchor joue un rôle majeur dans le commerce des esclaves, avant de connaître un relatif déclin à partir de 1850, avec le transfert progressif des activités commerciales vers l’île de Karabane, sur la côte. En 1886, à la suite de la Conférence de Berlin et du partage de l’Afrique entre puissances européennes, la ville passe sous domination française. Elle devient alors un comptoir prospère, notamment grâce à l’exportation d’arachide, et se dote de bâtiments administratifs, religieux et commerciaux encore visibles aujourd’hui.
Après l’indépendance en 1960, Ziguinchor conserve un rôle régional important, mais reste isolée du reste du pays en raison de sa position au sud de la Gambie. Cette situation géographique alimente un sentiment d’abandon chez une partie de la population, menant à l’émergence en décembre 1982 du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance), qui réclame l’indépendance ou une autonomie élargie. La région connaît alors des décennies de tensions et de violences politiques, ralentissant le développement économique.
En septembre 2002, la ville est frappée de plein fouet par une tragédie nationale : le naufrage du ferry Le Joola, reliant Ziguinchor à Dakar, cause près de 1 863 morts et disparus, faisant de cette catastrophe l’un des pires naufrages civils de l’histoire moderne. Ce drame demeure profondément ancré dans la mémoire collective sénégalaise.
Une ville stratégique et en pleine croissance
Aujourd’hui, Ziguinchor renoue peu à peu avec la paix, la culture et le tourisme, retrouvant son rôle de capitale naturelle de la Casamance. Grâce à une croissance démographique très soutenue — environ 621 000 habitants en 2017, et une urbanisation rapide —, elle se transforme, tout en restant fidèle à son identité plurielle, entre traditions diolas, mandingues et influences coloniales. C’est l’une des grandes agglomérations du Sénégal, marquée par sa diversité ethnique (Diolas majoritaires, mais aussi Mandingues, Manjaks, Balantes, Wolofs, Sérères...).
La ville bénéficie désormais d’infrastructures améliorées, dont un élément clé : le pont de 250 mètres de long, qui permet de relier la rive droite du fleuve Casamance, facilitant ainsi les déplacements vers Dakar via la Gambie. Cette connexion est essentielle pour le commerce, la mobilité et l'intégration régionale.
Ziguinchor est aussi idéalement située à proximité du Cap Skirring, station balnéaire renommée de la côte casamançaise, très fréquentée par les touristes sénégalais et étrangers. Cette position géographique renforce son rôle de carrefour entre tourisme, culture et économie régionale.
Que faire à Ziguinchor ? Entre Histoire et nature, un tourisme éclectique
Lieux à visiter
. La cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue : édifice catholique du début du 20ᵉ siècle, emblématique de l’architecture coloniale.. Le marché Saint-Maur-des-Fossés : grand marché central où se mêlent fruits tropicaux, poissons fumés, tissus et artisanat local.
. Le port de Ziguinchor : agréable pour une promenade au bord du fleuve Casamance, c’est aussi un point de départ pour les pirogues vers les villages alentour.
. Le Centre culturel régional de l'Alliance Franco-Sénégalaise : pour assister à des spectacles, expositions, ou découvrir les créations locales.
. Le pont de Ziguinchor : achevé récemment, ce pont de 250 mètres relie les deux rives du fleuve Casamance. Il facilite les échanges et les transports vers le nord du pays et la Gambie, améliorant ainsi la connexion avec Dakar.
. Le musée et mémorial Le Joola
Excursions et nature
. Visite de l’île de Karabane (via Elinkine) : ancien comptoir colonial accessible en pirogue, avec ruines, plage et ambiance hors du temps.. Cap Skirring, à une heure de route : plages de rêve, hôtels balnéaires, artisanat, golf, lieux de fête. Une étape immanquable pour les amateurs de mer et de farniente.
. Découverte des villages diolas (comme Oussouye ou Enampore) : cases à impluvium, traditions animistes, danses, et artisanat.
. Balades en pirogue dans la mangrove : pour observer les oiseaux, les bolongs et les paysages calmes de la Casamance.
. Randonnées nature (à pied ou en VTT) dans les forêts et rizières autour de Ziguinchor, notamment dans les villages Diolas (Enampore, Oussouye...).
. Excursions en quad : plusieurs agences proposent des circuits en quad pour explorer les pistes rouges de Casamance, traverser les villages, les mangroves et les paysages naturels.
. Canoë et kayak sur le fleuve Casamance ou les bolongs (bras de mangrove), une manière silencieuse et écologique de découvrir la faune et la flore locale.
Fêtes et événements
. Le Festival Kankourang (août-septembre) : plus courant à Ziguinchor ces dernières années, c’est une célébration initiatique des Mandingues, avec des masques et des danses spectaculaires.. Le carnaval de Ziguinchor (février) : très coloré, avec des chars, costumes et danses traditionnelles.
. Fête du riz à Diembering (près de Cap Skirring, mais souvent liée à Ziguinchor aussi) : une célébration de la récolte et de la culture rizicole diola.
. Concerts, foires artisanales et événements religieux pendant Noël ou Pâques, très suivis dans cette ville à forte composante chrétienne.
Conseils et informations pratiques
Comment s’y rendre ?
. Par avion :Quand visiter Ziguinchor ?
. La meilleure période s’étend de novembre à mai, pendant la saison sèche. Le climat y est doux et ensoleillé, idéal pour les balades, les visites et les excursions dans la nature.. La saison des pluies, de juin à octobre, offre un décor plus vert et luxuriant, mais les routes peuvent être plus difficiles, surtout en zone rurale. C’est aussi une bonne période pour découvrir la vie agricole et les paysages de rizières en pleine activité.
À prévoir pour bien profiter de votre séjour
. Chaussures confortables : indispensables pour marcher en ville ou explorer les villages alentour.. Répulsif anti-moustiques, surtout en saison humide ou si vous logez près de la mangrove.
. Chapeau, crème solaire et bouteille d’eau, car le soleil peut être fort même en dehors des plages.
. Vêtements légers, mais couvrants, pour respecter les sensibilités locales dans certains lieux.
. Appareil photo ou jumelles, pour capturer les paysages ou observer les oiseaux (nombreuses espèces dans la région).
. Petite pharmacie de voyage, avec désinfectant, pansements, paracétamol, etc.
. Si vous prévoyez de visiter des villages diolas, pensez à vous informer sur les coutumes locales, et à adopter une attitude respectueuse (éviter les photos sans autorisation, par exemple).
Bon à savoir
. La Casamance est très hospitalière et la population chaleureuse. On y parle wolof, français, mais aussi diola, mandingue ou créole portugais dans certaines zones.. Malgré son passé troublé, Ziguinchor est aujourd’hui calme et accueillante. Comme toujours, il convient de se tenir informé des actualités locales avant un voyage.
. N’hésitez pas à privilégier les guides locaux ou les artisans pour vos achats, visites et excursions : c’est un moyen concret de soutenir l’économie locale.
Personnalités liées à Ziguinchor
Parmi les personnalités célèbres de Ziguinchor, nous pouvons citer :
Ziguinchor : une escale paisible au cœur de la Casamance
Ziguinchor est bien plus qu’une simple escale vers les plages du Cap Skirring : c’est une destination à part entière, où se mêlent traditions vivantes, hospitalité légendaire et richesse naturelle exceptionnelle. Entre patrimoine colonial, marchés animés, villages traditionnels et bolongs mystérieux, cette ville vous invite à ralentir, à vous connecter à l’essentiel, et à découvrir une autre facette du Sénégal, méconnue mais inoubliable.
Préparez-vous à tomber sous le charme de la Casamance ! Que vous voyagiez en couple, entre amis ou en solo, Ziguinchor saura vous accueillir avec générosité… et vous donnera, à coup sûr, l’envie de revenir.
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Pour aller plus loin
Je vous conseille la lecture du très beau livre Sénégal & Gambie (Editions Gallimard Loisirs) pour vous aider à préparer votre séjour
Passion Sénégal
(blog de découverte de la culture sénégalaise)
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Citation
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On a toujours une raison subjective de dire du mal des autres (proverbe sénégalais) |
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