Que faire à Gorée ? Une visite entre émotion, patrimoine et panoramas

La Maison des Esclaves

    Lieu emblématique de Gorée, cette maison construite probablement en 1776 est devenue un symbole mondial de la mémoire de l’esclavage. Son ancien conservateur, Boubacar Joseph Ndiaye, en a fait un lieu de transmission et de recueillement. 

    Ancienne demeure de la signare Anna Colas Pépin (nièce d'Anne Pépin), elle est renommée dans le monde entier sous le nom de Maison des Esclaves, davantage comme un lieu symbolique qu’historique.  Le propriétaire en aurait été Nicolas Pépin, frère de la signare Anne Pépin. Cependant, outre ce devoir de mémoire qui nous pousse à la visiter, la découverte du corps de batiment est un véritable voyage dans le temps.

    On découvre les cellules sombres du rez-de-chaussée, les couloirs étroits, et surtout la tristement célèbre "porte du voyage sans retour". Si certains éléments ont été contestés historiquement (l'impossibilité d'embarquer sur cette côte rocheuses), la charge émotionnelle reste immense. Les pièces du rez-de-chaussée servaient donc probablement de logement pour les domestiques (sans doute esclaves) et d'entrepôts de marchandises.

    A l'étage, après avoir emprunté le très bel escalier à double pans, on découvre les appartements et les bureaux des habitants de cette demeure bourgeoise, qui se seraient surtout préoccupés du négoce de la gomme arabique, de l’ivoire et de l’or.

"Une habitation à Gorée (maison d'Anna Colas)", gouache d'Étienne Adolphe d'Hastrel de Rivedoux, 1839 (BNF, Paris)

Le Musée historique du Sénégal (Fort d’Estrées)

    Situé à la pointe nord de l’île, le fort militaire d'Estrées, citadelle construite par les français au XIXe siècle, abrite aujourd’hui un musée passionnant sur l’histoire du Sénégal. On y découvre treize salles thématiques, des objets archéologiques, des cartes, des armes, et une fresque historique allant de la Préhistoire à l’Indépendance. C’est le seul musée du pays à aborder les différentes formes de traite (transsaharienne, transatlantique, asiatique).

Le Castel et les panoramas

    Au sud de l’île, le Castel offre l’un des plus beaux points de vue sur l’océan Atlantique et le continent. Autrefois position stratégique militaire, il abrite encore le fort Saint-Michel, construit par les français en 1892, les vestiges d’un canon et d’un ancien télémètre. C’est aujourd’hui un lieu de promenade idéal pour profiter du coucher du soleil.

L'ancien Palais du gouverneur

    Les anciens commandants supérieurs de Gorée logeaient dans ce palais situé à l'ouest de l'île. La demeure achevée en 1864 est aujourd'hui laissée à l'abandon.

Le mémorial de Gorée-Almadies

    Ce monument est une réplique du Mémorial Gorée-Almadies, construite en 1999, un projet culturel et mémoriel majeur du Sénégal, conçu pour honorer la mémoire des victimes de la traite négrière transatlantique et pour célébrer la résilience des peuples africains et de leurs diasporas. Le projet originel envisagé sur l'île de Gorée, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, a été déplacé aux Almadies en raison des contraintes de préservation du site historique.

La tour élancée et perforée, évoque une forme ascendante, tournée vers le ciel, comme un appel à la mémoire et à l’élévation des esprits. Elle est souvent considérée comme un symbole de résilience, avec ses motifs géométriques et sa structure ouverte qui laissent passer la lumière.

Le Musée de la Mer

    Ce musée, hébergé depuis 1960 dans une ancienne maison coloniale de la Compagnie des Indes, présente plus de 700 espèces marines, poissons et coquillages. On y découvre aussi les écosystèmes côtiers et l’importance de la préservation de la biodiversité marine.

L’église Saint-Charles Borromée

    Construite en 1830, cette charmante église blanche est l’une des plus anciennes du Sénégal encore en activité.

La mosquée de Gorée

    Discrète mais symbolique, cette mosquée érigée en 1890 témoigne de la cohabitation religieuse historique de l’île.

Ancien musée de la Femme

    Autrefois aménagé dans  dans une demeure coloniale à deux étages, construite en 1777, l'ancienne demeure d'une riche signare, Victoria Albis, dont le dernier propriétaire avant sa cession à l'état sénégalais fut Armand-Pierre Angrand, maire de Gorée et de Dakar, le musée a été ouvert en 1994, sous la direction de la femme de lettres Annette Mbaye d'Erneville.

    Situé jusqu'en 2014 sur l'île de Gorée, face à la Maison des Esclaves, il est transféré à Dakar, dans une des coupoles de la place du Souvenir africain et de la Diaspora. Désormais situé à Dakar, c'est également un lieu de formation et d'animation qui rend hommage aux femmes du pays, connues ou non, et informe sur leur vie quotidienne. Il est dédié aux Sénégalaises d'hier et d'aujourd'hui et à leur histoire.

Gorée aujourd’hui : entre tradition et nouveaux horizons

    Gorée attire toujours des artistes, des intellectuels, mais aussi une jeunesse curieuse. Si vous êtes amateur de sports nautiques, vous pourriez être surpris d’y croiser des jeunes en train de surfer ou pratiquer le bodyboard près des falaises du Castel. Le calme de l’île attire aussi des passionnés de photographie, de peinture ou de méditation.