Livre  

- Celles qui attendent -

    L’immigration clandestine est souvent racontée à travers le prisme de ceux qui partent, rêvant d’un avenir meilleur au-delà des mers. Mais qu’en est-il de celles qui restent ? Dans Celles qui attendent, Fatou Diome donne la parole aux mères, aux épouses, aux sœurs, celles qui voient partir leurs proches sans certitude d’un retour. À travers un récit d’une justesse saisissante, l’autrice nous plonge dans une réalité trop souvent ignorée : l’attente douloureuse, la solitude et la désillusion de ces femmes laissées derrière.

Informations pratiques

Présentation de l'éditeur

    Arame et Bougna sont deux mères sénégalaises, unies par un même destin : leurs fils sont partis tenter leur chance en Europe, laissant derrière eux une famille en suspens. Jour après jour, elles attendent des nouvelles, guettent les moindres signes de vie, oscillant entre espoir et résignation. Dans un style poignant, Fatou Diome raconte le drame de l’immigration clandestine du point de vue de celles qui subissent cette séparation et qui, à leur manière, payent un prix aussi lourd que ceux qui partent.

Une chronique bouleversante

    Dans ce roman, Fatou Diome inverse le regard habituel posé sur l’immigration. Loin des images d’embarcations de fortune ou des récits de périples périlleux, elle s’attarde sur l’impact de ces départs sur les familles restées au pays. Celles qui attendent met en lumière ces femmes qui ne sont ni aveugles ni naïves : elles connaissent les dangers, elles devinent le sort réservé aux migrants clandestins, mais elles n’ont pas le pouvoir d’empêcher ceux qu’elles aiment de partir.

    Le récit est dur, parfois cruel, car il expose sans fard la précarité, le poids des traditions, mais aussi l’illusion tenace que l’eldorado européen pourrait être une solution. Fatou Diome écrit avec une précision remarquable, mêlant colère et tendresse, lucidité et émotion. Son style est incisif, sans complaisance, et chaque page porte en elle la voix d’une souffrance silencieuse mais omniprésente.

    Ce roman est aussi une réflexion sur la condition féminine au Sénégal. Les femmes y sont à la fois fortes et vulnérables, prises dans un système qui les contraint à la patience, au sacrifice et à l’oubli d’elles-mêmes. Mais à travers leur douleur transparaît une résilience admirable, une force intérieure qui les maintient debout malgré tout.

Une lecture essentielle

    Celles qui attendent est un livre nécessaire, une œuvre qui bouscule et qui fait réfléchir. Fatou Diome, avec son regard acéré et son écriture puissante, nous rappelle que l’immigration clandestine n’est pas qu’une question de voyage et de frontières, mais aussi une histoire de cœurs brisés et d’existences suspendues. Une lecture bouleversante qui laisse une empreinte durable.

Un mot sur l'autrice

    Fatou Diome est une autrice sénégalaise de renom, dont les écrits explorent avec acuité les thèmes de l’immigration, de l’identité et du déracinement. Révélée par son premier roman Le Ventre de l’Atlantique (2003), qui abordait déjà la question de l’exil et du rêve européen, elle a poursuivi son œuvre avec des titres marquants comme Kétala (2006) et Impossible de grandir (2013). 

    Son travail, caractérisé par une plume incisive et une profonde humanité, fait d’elle une figure majeure de la littérature contemporaine. Celles qui attendent, paru en 2010, s’inscrit dans cette continuité en offrant un regard poignant sur les réalités de l’immigration clandestine et ses conséquences sur les familles restées au pays.

Passion Sénégal

(blog de découverte de la culture sénégalaise)

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Citation

On a toujours une raison subjective de dire du mal des autres (proverbe sénégalais)

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